LE TROGLODYTE MIGNON
Les nuits deviennent de plus en plus fraiches, voire froides; mais la fréquentation de la mangeoire installée dans mon jardin reste encore bien modeste. Rien à voir avec le trafic effréné que j'ai trouvé autour de mon tas de vieux bois au milieu de la forêt !
Alors que je photographiais le ballet des Mésanges, Sittelles et le passage furtif d'un Pic Mar; mon attention fût attirée par un minuscule oiseau, remuant et vif qui se faufilait tel une souris dans le tas de bois me servant de perchoir-mangeoire.
Le Troglodyte Mignon est venu faire son petit show !
LeTroglodyte Mignon est une espèce des plus communes de nos régions, tout en restant un oiseau très secret et difficile à trouver. Il est certainement l'un de nos plus petits passereaux (10 cm) et ne pèse que quelques grammes (8-9 grammes). On le reconnait facilement à sa queue toujours dressée et à son corps rondelet recouvert d'un plumage aux tons subtils de bruns et de gris
Si son observation est compliquée du fait de sa très petite taille, son plumage neutre et mimétique, son vol rapide; ce sont surtout ses habitudes furtives et son mode de vie très retiré, qui le rendent vraiment difficile à localiser. Le Troglodyte vit dans un monde de fentes, de crevasses et de fissures, dans les broussailles et dans les tas de bois, au pied des haies, le long des murs ou dans les sous-bois. Il déambule souvent tel un mulot ou une souris, vif et remuant, au ras du sol, sautillant de branche en branche, tout en explorant le tas de bois; et c'est ainsi que cet être minuscule m'a donné l'occasion de faire quelques photos sympathiques:
Solitaire et indépendant ,chaque mâle revendique sans partage et belliqueusement au besoin, son territoire qui est en moyenne d'un hectare.
Insectivore, il se nourrit généralement au sol où il capture insectes variés et autres araignées.
Curieusement, par les grands froids, son instinct de solitude s'efface. A ces moments, il cherche la compagnie de ses semblables pour passer la nuit ensemble dans un abri et ainsi se réchauffer les uns contre les autres. L'hiver est également dur pour le Troglodyte du fait de son régime insectivore
Certes à terre ou dans les fourrés bas où il se nourrit essentiellement, il y a encore pendant cette saison plus d'insectes et d'araignées que dans les étages moyens et élevés de la végétation; mais lorsque le gel ou le manteau neigeux perdurent, la situation devient très critique pour lui et certaines années, beaucoup périssent.
Ces risques concernent certes tous les oiseaux sédentaires et particulièrement ceux qui ont un régime alimentaire étroit, qui ne les font pas fréquenter les mangeoires rempies de graines.
Le froid n'est pas le seul ennemi des Troglodytes. En raison de la situation des nids en faible hauteur et de l'évolution de ces oiseaux, le plus souvent près ou sur le sol, petits et adultes sont très vulnérables, aux belettes notamment et près des agglomérations, aux chats domestiques, voire à l'action des hommes, lorsque ceux-ci débroussaillent et nettoient jardins, talus et berges pendant la période de nidification.Cependant grâce à sa large répartition et à son éclectisme quant aux milieux fréquentés, cette espèce n'est pas actuellement menacée, au contraire de bien d'autres comme les Tariers, les Pies Grièches, voire les Hirondelles.
Aussi, c'est avec attention et quelques insectes séchés et autres vers de farine, que je vais surveiller mon tas de bois pendant cet hiver, afin de retrouver un Troglodyte chantant, vif et pétulant, pour de nouvelles photos au printempss prochain.
Merci d'avance pour vos commentaires et pour votre belle fidélité.
A bientôt.