En voyant ce couple de Chouettes Chevêches, Georges Brassens aurait certainement chanté:
Auprès de son arbre il vivait heureux
Il n'aurait jamais dû s'éloigner de son arbre
Auprès de son arbre il vivait heureux
Il n'aurait jamais dû le quitter des yeux.
J'ai découvert hier matin que ce fameux arbre auquel je fais référence avait disparu, certainement emporté par la tempête ou abattu par l'homme...
Je l'avais trouvé en juillet 2016, quand j'ai emprunté en voiture, un chemin de campagne qui descendait, entre deux parcs à vaches, vers des champs où je voulais rechercher Tariers et Pies Grièches. Avant de m'y engager, je m'étais rapidement renseigné sur sa praticabilité auprès d'un "vieux" monsieur du village plus haut. C'est lui qui m'a demandé: "Vous venez voir les "Hiboux" et m'a appris qu'un couple vivait dans un arbre presque mort au bord du chemin.
Ni une, ni deux, je me suis mis en route et j'ai croisé ce vieil arbre, à trois mètres du bord du chemin, dont la face tournée vers moi, présentait trois trous susceptibles d'être occupés.
En repassant deux heures plus tard devant cet arbre, je m'y suis arrêté sans quitter le véhicule; et j'ai constaté qu'un des trous avait disparu et à sa place, une petite tête ronde et aplatie, avec de grands yeux jaunes dorés qui m'observaient. Je venais de découvrir une nouvelle loge d'un couple de Chouettes Chevêches, également appelées Chevêches d'Athéna. Le prélude à quelques séances de photos, toutes prises à partir de la voiture dont voila un résumé.
L'année 2016:
Comme la voiture offrait une grande proximité qui ne perturbait pas trop l'oiseau (il ne fallait pas trop bouger ni sortir de la voiture), j'ai fait plusieurs portraits:
En août 2016, apparition d'un jeune:
qui pour être nourri, demandait des déplacements incessants de l'adulte
Il ne revint jamais bredouille
pour le plus grand plaisir du jeune qui repart se percher dans l'arbre, avec un énorme ver de terre dans le bec
Quelques instants de repos bien mérité.
Les années 2017 et 2018 furent blanches par manque de présence et de patience de ma part, mais également d'absence manifeste du couple.
J'avais cru que les petites Chouettes avaient changé de secteur.
C'est tout à fait par hasard et sans grande conviction, que je suis repassé en juillet 2019, en pleine canicule.
J'ai trouvé un arbre desséché et pour cause, qui tenait à peine debout. Le temps d'aller faire demi-tour au bout du chemin, qu'elle ne fut pas ma surprise de découvrir un adulte perché au sommet des branches mortes, en plein soleil.
Il fut bientôt rejoint par un autre adulte
Qui n'a pas tardé à disparaître dans un trou situé sur l'autre coté de l'arbre
Seraient-elles encore en train de nicher en ce début juillet, perturbées par la canicule.
Pour en avoir le coeur net, je suis revenu sur les lieux trois jours plus tard. Le couple était bien au rendez-vous, dissimulé en partie dans les branches mortes.
Elles montaient manifestement la garde
Avant que l'une d'elles ne descende d'un étage
pour se glisser discrètement dans ce fameux trou que j'avais deviné trois jours plus tôt.
Rassuré de savoir qu'elles pouvaient encore nicher, je ne suis pas revenu avant fin août et là j'ai trouvé place vide.
La canicule a-t-elle eu raison de la nichée ?
En ce début d'année 2020, je me suis donc rendu dans ce petit chemin et comme je le craignais, le vieil arbre a disparu. J'espère qu'il est tombé à bout de force, sous les coups de boutoir d'une tempête plutôt que sous les crocs d'une tronçonneuse...
Encore un gîte pour Chouettes Chevêches en moins !
Merci d'être allé au bout de ce récit que je tenais à partager.
A bientôt.