LA MESANGE A LONGUE QUEUE
En début de semaine, me baladant dans une zone d'étangs, j'ai eu mon attention attirée par une série de petits cris semblables à ceux de la souris, mais provenant d'un bosquet de saules. Mon attente ne fut pas longue pour découvrir enfin celle que je cherchais désespérément depuis l'hiver dernier: la Mésange à longue queue.
Ma première rencontre avec cette belle demoiselle, remonte à une froide journée de janvier dernier passée à la guetter dans un observatoire au Luxembourg. Elle s'était présentée, le temps de faire cette seule et unique photo:
Depuis je n'ai cessé de la chercher, guettant le moindre cri ou chant et voila que je la découvre sur un site qui, du coup, me devient très sympathique. Petite boule ébouriffée et prolongée d'une longue queue étroite, la Mésange à longue queue est facile à identifier quand elle veut bien se montrer. Mais ce n'est pas fréquent, bien qu'elle soit peu farouche et assez commune. La mésange à longue queue est un petit oiseau au corps rond, au bec très court et à la queue très longue par rapport au corps (7 à 9 cm sur une taille totale de 12 à 13cm). Le plumage apparaît surtout noir et blanc, avec des variations de gris et de rose. Malgré son nom, la Mésange à longue queue, par son anatomie et son comportement, ne fait pourtant pas partie de la famille des mésanges : charbonnières, noires, bleues, nonnettes ou huppées. C'est la seule espèce de son genre en Europe,espèce qui semble plus proche du genre des fauvettes, hirondelles ou alouettes.
Malgré ses apparitions qui restent toujours furtives, la Mésange à longue queue est rarement observée seule car elle passe l'essentiel de sa vie au sein d'un groupe familial. Ce dernier peut compter 3 ou 4 membres au début de la saison de nidification et jusqu'à 20 ou plus après celle-ci, en automne et en hiver. Les membres du groupe défendent un territoire aussi bien durant la nidification qu'en hiver pour s'y nourrir et y dormir. Bien qu'elle erre çà et là à travers les bois et le long des haies pour y chercher sa nourriture, la Mésange à longue queue ne s'aventure que rarement au loin et reste pendant des années dans le même secteur. Durant leur incessante quête de ravitaillement, les bandes sont souvent accompagnées par de véritables mésanges, des roitelets et d'autres petits passereaux forestiers. Elles passent les neuf dixièmes de chaque journée d'hiver à se nourrir., parcourant ainsi 7 km environ et restant juste quelques minutes dans chaque arbre. Alors autant profiter de sa présence:
Les mœurs sociables de la mésange à longue queue lui permettent de survivre en hiver, malgré un taux de mortalité élevé par grand froid. Pendant cette mauvaise saison, les groupes rejoignent leurs dortoirs dans un fourré où les oiseaux se pressent les uns contre les autres le long d'une branche, le plumage ébouriffé, pour se tenir plus chaud et perdre aussi peu de chaleur que possible. On a observé qu'ils se recouvraient même en partie de leurs ailes pour former une boule compacte piquée de longues queues, comme les aiguilles dans une pelote de laine. Pour l'instant, elle semble encore sourire à l'heureux photographe:
Le lendemain de ma découverte, je suis retourné sur ce site, avec mes amis Martine et Christian, mais les Mésanges, fidèles à leur réputation, avaient bougé de place. Le nouveau challenge sera de les retrouver sur le secteur et de les suivre sur une année complète: les aider avec quelques boules de graisse (dont elles semblent raffoler) en hiver, les observer sans les déranger lors de la période de nidification qui génère une activité débordante de la part des parents, aussi bien pour construire très tôt un chef d'oeuvre de nid, que pour nourrir la petite famille; avant de les perdre de vue en été dans le dense feuillage, pour mieux les retrouver en groupe dès l'arrivée de l'automne.
C'est avec plaisir que je partagerai ces moments avec vous.
Merci d'avance pour vos commentaires et à bientôt.