LE TARIN DES AULNES
Dire que j'ai attendu près de trois ans et qu'il m'a fallu 129 messages pour vous présenter enfin l'un des Passereaux dont l'arrivée sous nos latitudes annonce le retour des frimas. Il s'agit du TARIN DES AULNES.
Installé dans l'observatoire au bord de l'étang entièrement gelé, je n'avais rien à observer et encore moins à photographier. Puis dans ce silence glacial, un concert de brèves notes métalliques et froides dans les aulnes et saules qui bordent l'étang. Une petite troupe de Passereaux trapus s'y déplacent de cime en cime. Observés à la jumelle, les vagabonds révèlent le bec puissant d'un Fringillidé, le plumage strié et bariolé : ventre clair, poitrine jaune, tête jaune et noir, dos verdâtre, ailes aux motifs contrastés vert-jaune. Ce sont des Tarins des Aulnes.
Une bande de Tarins dévalisant un vieux vergne est une des belles observations réalisables en hiver. Perchés, parfois suspendus tête en bas aux plus fines brindilles, les oiseaux se laissent approcher à quelques mètres, tout occupés à extraire les graines des fruits en forme de pommes de pin miniatures caractéristiques de l'aulne.
Silence, on mange ! Plus de cris.
C'est l'occasion d'observer tous les détails du plumage de notre visiteur d'hiver. Les femelles, plus ternes, sont faciles à distinguer des mâles dont la tête s'orne d'une calotte et d'une petite "moustache" noires.
-femelle à gauche et mâle à droite-
En hiver, le Tarin est, par excellence, l'oiseau des bois humides et des bords de cours et plans d'eau. Son pays d'origine est la taïga, la vaste forêt boréale, de l'Europe centrale jusqu'à la lointaine Mandchourie. L'hiver voit affluer dans nos régions plusieurs centaines de milliers de Tarins, ce qui en fait un hivernant assez commun. Les premiers migrateurs sont présents dès septembre, mais c'est à partir d'octobre qu'il est facile à découvrir.
L'espèce niche aussi en France, dans les forêts de conifères d'altitude. Mais ces quelques centaines de couples nicheurs sont si discrets, si peu nombreux et si dispersés, des Vosges aux Pyrénées centrales, que la nidification n'est pas prouvée chaque année, sauf dans le noyau pyrénéen.
Le Tarin des aulnes figure sur la liste rouge nationale comme nicheur rare.
Si la population reproductrice française est anecdotique; les effectifs européens dépassent, quant à eux, les douze millions de couples, Russie incluse.
C'est une espèce protégée.
Soudain, la bande s'envole comme un seul piaf, et va se poser quelques mètres plus loin. Les Tarins poursuivent leur route vers le sud, d'arbre en arbre.
Ils rejoindront les contrées nordiques dans les premiers jours d'avril.
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Lors de vos promenades hivernales au bord de l'eau, ouvrez vos yeux et oreilles ...vous aurez peut-être la chance de les rencontrer, du moins, je vous le souhaite.
Un commentaire inspiré par ce passereau nordique ?
A bientôt et merci pour votre visite.