LA POUPONNIERE DE L'ETANG (5): LA ROUSSEROLLE EFFARVATE
Dans la roselière qui entoure l'étang, son chant grinçant se fait entendre dès le mois d'avril mais pour l'apercevoir, c'est une autre affaire... Pourtant la ROUSSEROLLE EFFARVATTE est la plus commune des fauvettes aquatiques de notre région. C'est son plumage brun chaud qui favorise le mimétisme avec le milieu qu'elle fréquente; aussi ai-je profité la semaine dernière, d'une trouée...dans les feuilles d'un saule pour lui tirer son portrait.
Parfois il est possible de l'apercevoir furtivement, se faufilant entre les roseaux, montant et descendant avec agilité le long des tiges, passant de l'une à l'autre à la recherche de nourriture. Suivre ce sujet dans ce dédale de végétation est un véritable casse-tête pour le photographe! C'est au printemps que le mâle se montre plus volontiers, chantant perché en haut d'un roseau sec, tandis que la femelle vaque aux occupations liées à la nidification.
Certes, cet oiseau n'a rien d'exceptionnel et il est même très commun, aussi pour le mettre en valeur, vais-je vous faire partager quelques instants de sa vie entre saules et roseaux. J'avais repéré un adulte (mâle et femelle sont identiques) appelant fréquemment dans cet arbre situé près de mon affût et en observant bien, j'ai vu qu'il appelait son petit dans la roselière en-dessous, pour l'avertir que c'était l'heure de la becquée.
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A qui étaient destinées ces friandises ? C'est caché dans les roseaux, agrippé à une tige et bec grand ouvert, que le petit destinataire attendait la pitance annoncée par les cris de son parent nourricier
Toutes les cinq minutes, le même scénario se renouvelait avec en point d'orgue, le repas tant attendu par l'oisillon.
Ce dernier, entre deux becquées et bien repu, n'hésitait pas à faire un petit somme, bien à l'abri des prédateurs dans sa cachette végétale.
C'est ainsi que j'ai suivi pendant une heure cette scène familiale, à mon plus grand plaisir et sans déranger qui que ce soit ! Il faut savoir que le nid de la Rousserolle effarvatte est fréquemment parasité par le Coucou gris. Lorsque c'est le cas, la nichée d'effarvatte est perdue au profit du jeune coucou nourri par ses parents " adoptifs " qui sont des nains face à ce gros "bébé". Une scène impressionnante à saisir l'année prochaine, qui sait ?
Merci d'avance pour vos commentaires.
A bientôt.